Martin T et al.

Valorisation des urines humaines comme source d’azote pour les plantes : une expérimentation en serre

Martin T, Houot S, Levavasseur F, Esculier F

Valorisation des urines humaines comme source d'azote pour les plantes : une expérimentation en serre

Martin T1, Houot S1, Levavasseur F1, Esculier F2

  • 1 INRA, UMR1402 ECOSYS, F-78 850 Thiverval-Grignon, France
  • 2 ENPC, UMR MA 102 LEESU, F-77 420 Champs-sur-Marne, France

Mots clefs : Techniques alternatives d’assainissement / Valorisation agronomique / Recyclage  / Économie circulaire / Transition écologique / Urine

La séparation à la source des urines et matières fécales est un paradigme prometteur pour la transition énergétique et environnementale ainsi que le développement d’un métabolisme urbain durable. Aujourd’hui, le recyclage des nutriments des eaux usées est faible, seulement 4 % de l’azote et 41 % du phosphore présents dans les eaux usées de la région parisienne sont actuellement recyclés alors que la consommation en engrais azotés francilienne pourrait être couverte par les excrétions de l’agglomération parisienne. Cette valorisation est notamment possible via les urines, qui comportent la majeure partie de ces nutriments (75 % de la charge en azote des eaux usées domestiques) et qui de plus, sont peu chargées en polluants. Ce projet participe au développement de filières de valorisation de produits issus de techniques alternatives d’assainissement et a pour objectif de caractériser l’intérêt agronomique des produits. Pour cela, une expérimentation en serre a été menée. Cette expérimentation en conditions contrôlées a permis de comparer l’efficacité de produits issus de techniques alternatives utilisés en tant que source d’azote pour les plantes, en comparaison à un engrais minéral, un lisier bovin et un compost de déchets verts. Nous avons pu démontrer dans les conditions précises de l’expérimentation que l’efficacité des urines brutes ou traitées (nitrifiées et concentrées) est proche de celle de l'engrais minéral, et est bien supérieure à celle d’un engrais organique classique (lisier bovin). L’efficacité du mélange compost et urine est légèrement moindre du fait d’une organisation de l’azote minéral de l’urine, mais reste très bonne en plus d’être un bon amendement pour les sols. Nous concluons que les PRO à base d’urine sont une solution prometteuse en substitution aux engrais minéraux en agriculture, et qui permettrait également des diminutions des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre (au niveau de la production d’engrais et des stations d’épuration des eaux usées) et une amélioration de la qualité des eaux réceptrices des rejets de station d’épuration.

Date de modification : 03 juillet 2023 | Date de création : 12 février 2018 | Rédaction : T Martin