Feder et al.

Mesures du protoxyde d’azote (N2O) et du dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre, sur le site du SOERE PRO à la Réunion : évolution du dispositif et résultats de l'année en cours

Feder F, Paillat JM, Simon E, Versini A

Mesures du protoxyde d’azote (N2O) et du dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre, sur le site du SOERE PRO à la Réunion : évolution du dispositif et résultats de l'année en cours

Feder F1, Paillat JM 1, Simon E 1, Versini A 1

1 CIRAD, UPR « recyclage et risque », Saint-Denis, Réunion.

Mots clefs : protoxyde d’azote (N2O) ; dioxyde de carbone (CO2) ; boues de Step ; lisier de porc ; litière de volaille.

Les épandages de fertilisants organiques et minéraux génèrent des émissions de gaz à effets de serre tels que le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et le dioxyde de carbone (CO2). Depuis 2015, les sites d’observation détaillés et instrumentés du Soere Pro de QualiAgro, EFELE, PRO’spectives et Réunion sont équipés de chambres de mesure de gaz automatisées permettant de suivre, en semi-continu, les émissions de N2O et de CO2. Depuis mi-2016, le site Réunion a doublé son nombre d’enceinte. Désormais, trois enceintes sont disposées sur chacune des modalités suivantes : boues de Step (BA), lisier de porc (LP), litière de volaille (LV) et témoin (T, fertilisation minérale). Seule la modalité compost de boue (CB) n’est pas instrumentée. Toutes les modalités sont épandues décalées d’une à deux semaines afin que les différentes émissions gazeuses initiales, notamment la volatilisation d’ammoniac, soient correctement identifiables. L’ordre des épandages est actuellement le suivant : lisier de porc, boue de Step, engrais minéraux, litière de volaille et compost de boues. Ces deux dernières modalités ne sont apportées qu’une année sur quatre. Ensuite, une complémentation minérale est apportée afin d’équilibrer la fertilisation et d’obtenir un rendement semblable pour toutes les modalités.

Pour chaque modalité, à court terme après les épandages, les émissions de N2O et de CO2 ne présentent pas de différences significatives. En revanche, au fur et à mesure, les émissions cumulées divergent tant pour le N2O que pour le CO2.

Si le décalage dans le temps des différents apports semble être une précaution utile pour éviter les fortes interactions juste après l’épandage, la complémentation minérale en azote pourrait limiter la possibilité d’établir des facteurs d’émission propres à chaque fertilisant. Une possibilité serait de ne pas complémenter les surfaces (i.e. l’intérieur des enceintes) sur lesquelles les émissions de gaz sont mesurées. Dans une telle situation, nous mesurerions les émissions de N2O et de CO2 correspondant réellement et uniquement au Pro considéré ou à l’engrais minéral. Néanmoins, ce serait faire fi des pratiques agronomiques réelles et nous ne serions alors plus en mesure d’établir des bilans cumulés d’émissions comparables entre modalités réelles (Pro + compléments).

Travail réalisé dans le cadre d'un accord de partenariat avec VEOLIA-EAU