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Résumé

Les médicaments utilisés en médecine humaine et vétérinaire sont pour partie excrétés sous forme de molécule mère ou de métabolites et se retrouvent dans les stations d’épuration et les effluents d’élevage. Ils peuvent également être présents dans les déchets ménagers.

L’épandage de produits résiduaires organiques (PRO) issus du traitement de déchets urbains ou effluents d’élevage permet la restitution au sol de matière organique et d’éléments fertilisants. Cependant, il faut veiller à l’innocuité de la pratique et donc, en particulier pour le travail présenté ici, vérifier l’absence d’impacts négatifs liés à l’introduction de produits pharmaceutiques dans les sols. Afin d’évaluer le devenir de ces composés et les risques liés à leur présence dans l’environnement, il est nécessaire de développer des méthodes analytiques permettant leur quantification dans les PROs, les sols et les matrices aqueuses.

Les analyses de composés pharmaceutiques ont été réalisées sur des produits résiduaires épandus au champ sur les sites de QualiAgro et de Colmar (Boue, compost de déchet vert-boue, compost de biodéchets, compost d’ordures ménagères résiduelles, fumier bovin, fumier composté), des sols les ayant reçus et des percolats de sols collectés in situ.

Quatorze composés pharmaceutiques ont été recherchés dans les matrices solides et 16 dans les matrices aqueuses. Les molécules recherchées sont majoritairement retrouvées dans la boue et le compost de déchet vert-boue, les plus concentrées étant les fluoroquinolones (antibiotiques) et le triclosan (bactéricide), de quelques centaines de µg/kg MS à quelques mg/kg MS. Les autres composés sont plus ou moins détectés ou quantifiés à des concentrations globalement plus faibles. Les concentrations dans les composts (de boue ou de fumier) sont nettement inférieures à celles des PROs non compostés. Les composés quantifiés dans les sols amendés par les PROs sont principalement les fluoroquinolones et la carbamazépine, composés persistants, dont les teneurs sont très faibles, généralement inférieures à la dizaine de µg/kg MS. Une très légère augmentation de leurs teneurs est observée après épandage. La fréquence de détection des composés pharmaceutiques dans les percolats est au plus de 11% et celle de quantification est de moins de 1%. Les molécules les plus fréquemment détectées ou quantifiées à des teneurs inférieures à 0,3 µg/L dans les percolats de sols sont la carbamazepine et l’ibuprofène, sans différence entre les traitements organiques au champ.