Matières organiques du sol

Matières organiques du sol

La première qualité agronomique attendue des composts est celle d'un amendement organique permettant l'entretien du stock de matières organiques du sol. Cette valeur amendante est liée à la qualité des matières organiques des produits résiduaires organiques (PRO). Les résultats de l'essai QualiAgro, associés à ceux d'autres essais au champ sont actuellement utilisés pour la création d'une typologie des PRO qui permettra de prédire la valeur amendante des PRO, à partir d'indicateurs. Les données sont également utilisées pour paramètrer des modèles de dynamiques d'évolutions des teneurs en C dans les sols.

Dans ce dossier

Les PRO épandus ont des teneurs en MO variant de 34 à 57 % MS (BIO < DVB < FUM < OMR). Cependant, c'est la stabilité de la MO qui détermine la biodégradabilité des PRO et leur capacité potentielle à restaurer le stock de MO du sol. Des indicateurs permettent d'estimer la proportion de la MO qui est susceptible de s'incorporer à la MO du sol. Cette part varie de 33% à 54% (OMR < FUM < DVB < BIO).

Le Carbone entrant dans le sol, provient des résidus de cultures et des épandages de PRO. Ces flux sont du même ordre de grandeur sur la période 1998 - 2005, et représentent environ 16 t C /ha (4 épandages).

Les teneurs en C organique augmentent dans les sols recevant des PRO et diminuent dans les modalités témoin. Les augmentations sont les plus importantes pour le compost DVB et le FUM, légèrement plus faibles pour le compost BIO et encore plus faibles pour le compost OMR. L'apport de N minéral agissant sur la biomasse des résidus de culture augmentent également les teneurs en C organique des sols. L'ISB apparaît comme un bon indicateur du bilan humique (augmentation du C organique mesuré dans le sol, rapporté à la quantité de C organique apportée via les PRO).

L'évolution théorique des teneurs en C dans les sols est calculée d'après le bilan humique proposé par Hénin-Dupuis (1945) et comparée aux résultats mesurés au champ. Les résultats théoriques basés sur l'ISB ou l'ISMO sont très satisfaisants et corrélés aux mesures au champ.

La modélisation permet de prédire à plus long terme l'évolution des teneurs en MO des sols soumis à épandage. Le modèle Hénin-Dupuis (1945) et le modèle RothC sont utilisés pour simuler l'évolution des stock de MO sur le long terme. Leurs résultats simulés correspondent aux évolutions mesurées au champ lors des 8 premières années de l'expérimentation.